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Galerie L’œil à facettes.
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Galerie spécialisées dans les arts visuels. L'association assure une autonomie financière en vendant des objets vintage, des vinyles et du mobilier. Elle assure également des prestations photographiques (photos d’identité, portraits de famille, d’objets…).
Josiane Romero - Photographe plasticienne
Photo : Isabelle Chalumeau |
La série des Contes Populaires nous offre un panorama très sombre mais aussi une invitation à rencontrer quelques-unes de nos pulsions secrètes. Et il n’est pas toujours facile de les identifier. Josiane Romero ne donne pas au spectateur une image lisible de prime abord. Elle nous demande un peu d’attention. Son processus de création ne s’arrête pas au tirage de sa photographie. L’image est ensuite peinte à l’aide d’encres de gravures et de pigments dorés puis grattée comme griffée pour être ensuite cirée comme l’étaient les négatifs des premières photos au 19e siècle dans un souci de préservation.
Comme dans un cabinet de curiosités, les images procèdent de leur étrangeté assumée et défilent pour nous dire de penser autrement et de regarder avec nos tripes plus qu’avec nos yeux.
Car Josiane n’explique pas toujours son travail. Il n’y a pas systématiquement un concept :
« Je fais le travail que je ressens ». Et c’est sans doute cette spontanéité qui nous parle, cette franchise inavouable qui nous touche, cette liberté qui apporte de la beauté à ses images. Peu importe ce que cela provoque, ça provoque. Et le tout résidant dans le « ça » à l’instar de la théorie freudienne, pulsion sexuelle, pulsion de mort, désir transgressif. Tout ce qui est refoulé est dit dans son œuvre. À nous de voir si on est prêt à l’affronter.
Ce sont des films comme Freaks de Tod Browning ou Kwaïdan du réalisateur japonais Masaki Kobayashi qui impressionnent Josiane Romero et nourrissent son désir de réhabiliter les personnages de foires, de les sortir de leur étrangeté. Le travail sur la monstruosité de Joel-Peter Witkin ou la puissance des portraits de Bacon et de James Ensor la captivent. Sa fascination pour ces différences nourrira notamment son travail photographique sur les patients d’hôpitaux psychiatriques qu’elle sort littéralement de leur contexte pour les amener dans la vie, dans la ville et leur rendre un peu d’humanité.
Et parfois, comme un clin d’œil, le coté enfantin de Josiane Romero apparaît avec discrétion. Une petite maison dans la prairie débute la série des Contes populaires, mais pas tout à fait idyllique non plus, des poissons d’avrils sèchent aux fils de linge dans la lande pas complètement bucolique, des fleurs, des papillons dans ses peintures chinoises mais néanmoins teintés de vanité… l’esthétisme pour seul objectif ne l’intéresse pas le moins du monde.
Oui Josiane Romero est un OVNI. On le dit souvent, parait-il ! Une femme transgressive qui cramait des poupées Barbies pour démanteler les stéréotypes, une femme qui s’est construite en naviguant dans le tumulte des troubles bipolaires, une artiste en somme qui a composé son œuvre avec son cœur cabossé et volontaire et le désir de dire : regardez-moi, fée ou sorcière, monstre ou fantôme, j’existe.
Texte : de Fanny Lasserre
Souris |
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