21 - L’OEIL A FACETTES invite Josiane ROMERO - APOL 2023

Bienvenue à L'œil à Facettes




Galerie L’œil à facettes.
Photographies, vinyles, objets vintage
11 rue du pont national
58140 Lormes
03 45 80 91 91 



Galerie spécialisées dans les arts visuels. L'association assure une autonomie financière en vendant des objets vintage, des vinyles et du mobilier. Elle assure également des prestations photographiques (photos d’identité, portraits de famille, d’objets…).



Josiane Romero - Photographe plasticienne

Photo : Isabelle Chalumeau

 

 

 

 

 

 



Il faut oser entrer dans l’univers très mystérieux et légèrement inquiétant de Josiane Romero. Il faut être prêt à avancer dans l’ombre, à découvrir des personnages, des êtres humains, des animaux un peu monstrueux, un peu maléfiques, des archétypes que vous allez reconnaître et qui vont doucement parler à votre inconscient de symboles universels que la pensée créatrice de l’artiste a amplifié à travers ses œuvres photographiques obscures et dérangeantes.

La série des Contes Populaires nous offre un panorama très sombre mais aussi une invitation à rencontrer quelques-unes de nos pulsions secrètes. Et il n’est pas toujours facile de les identifier. Josiane Romero ne donne pas au spectateur une image lisible de prime abord. Elle nous demande un peu d’attention. Son processus de création ne s’arrête pas au tirage de sa photographie. L’image est ensuite peinte à l’aide d’encres de gravures et de pigments dorés puis grattée comme griffée pour être ensuite cirée comme l’étaient les négatifs des premières photos au 19e siècle dans un souci de préservation.

Cet ajout de matière nous dissimule un peu plus le sujet et nous oblige à plus d’attention et de réflexion sur nos réactions à ces sujets parfois mortifères que sont ses clichés des anomalies animales de la Galerie d’Anatomie comparée ou des écorchés de Fragonard. Mais dans ce cortège monstrueux, règne une femme. Car il n’y a pas de contes sans fée, pas de légendes sans sorcière. Ces archétypes féminins se cachent sous leurs attributs envoutants, leur pouvoir sexuel, leurs ambiguïtés. C’est une châtelaine selon Josiane Romero, une femme qui brise la dichotomie selon laquelle la fée est merveille et la sorcière maléfice. Et quelques fois parée d’ailes, elle devient une nymphette, toujours masquée, elle n’ose pas avouer ses préférences sexuelles, elle n’aime pas que les hommes !

Comme dans un cabinet de curiosités, les images procèdent de leur étrangeté assumée et défilent pour nous dire de penser autrement et de regarder avec nos tripes plus qu’avec nos yeux.

Car Josiane n’explique pas toujours son travail. Il n’y a pas systématiquement un concept :

« Je fais le travail que je ressens ». Et c’est sans doute cette spontanéité qui nous parle, cette franchise inavouable qui nous touche, cette liberté qui apporte de la beauté à ses images. Peu importe ce que cela provoque, ça provoque. Et le tout résidant dans le « ça » à l’instar de la théorie freudienne, pulsion sexuelle, pulsion de mort, désir transgressif. Tout ce qui est refoulé est dit dans son œuvre. À nous de voir si on est prêt à l’affronter.

Ce sont des films comme Freaks de Tod Browning ou Kwaïdan du réalisateur japonais Masaki Kobayashi qui impressionnent Josiane Romero et nourrissent son désir de réhabiliter les personnages de foires, de les sortir de leur étrangeté. Le travail sur la monstruosité de Joel-Peter Witkin ou la puissance des portraits de Bacon et de James Ensor la captivent. Sa fascination pour ces différences nourrira notamment son travail photographique sur les patients d’hôpitaux psychiatriques qu’elle sort littéralement de leur contexte pour les amener dans la vie, dans la ville et leur rendre un peu d’humanité.

Et parfois, comme un clin d’œil, le coté enfantin de Josiane Romero apparaît avec discrétion. Une petite maison dans la prairie débute la série des Contes populaires, mais pas tout à fait idyllique non plus, des poissons d’avrils sèchent aux fils de linge dans la lande pas complètement bucolique, des fleurs, des papillons dans ses peintures chinoises mais néanmoins teintés de vanité… l’esthétisme pour seul objectif ne l’intéresse pas le moins du monde.

Oui Josiane Romero est un OVNI. On le dit souvent, parait-il ! Une femme transgressive qui cramait des poupées Barbies pour démanteler les stéréotypes, une femme qui s’est construite en naviguant dans le tumulte des troubles bipolaires, une artiste en somme qui a composé son œuvre avec son cœur cabossé et volontaire et le désir de dire : regardez-moi, fée ou sorcière, monstre ou fantôme, j’existe.

Texte : de Fanny Lasserre

 

Souris

 


L’Oeil à Facettes est membre de

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bienvenue aux Ateliers Portes Ouvertes de Lormes (58)

5è me édition des   A teliers P ortes O uvertes des artistes de L ormes (58) Du jeudi 15 au dimanche 18 août 2024 inclus  Voir le film 202...