Thierry GRAPOTTE - Photographe
Moteur à ma pratique, il y a la façon dont la photographie malmène nos manières d’appréhender le visible au quotidien. Manières pour la plupart marquées par la culture, usées par l’habitude et vouées à la reconnaissance et à l’identification de ce qui nous est immédiatement utile, profitable ou commode.
Depuis
une dizaine d’années, je saisis du réel des images empreintes
de perplexité et d’ambivalence. Des images discutables, douteuses,
muettes ou sourdes voire mutiques. Des images que je rapproche, agence
ou combine entre elles ou que j’associe à certaines catégories de mots -
verbes à l’infinitif, conjonctions ou adverbes -. Des combinaisons que
je façonne avec l’intention de laisser entre les images photographiques
et le regard qui leur fait face, une distance où d’autres modalités de
reconnaissances et d’identifications peuvent advenir. Où regarder
deviendrait un acte, celui de voir. Acte par lequel chacun.e peut
devenir auteur.e de ce qu’iel voit tout autant que de ce
qu’iel ne voit pas.
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